Édito : Les Civilisations

Ruines d'Angkor. Par Igor Ovsyannikov / https://pixabay.com/fr/photos/angkor-antique-arch%C3%A9ologie-2929642/ Par Igor Ovsyannikov / https://pixabay.com/fr/photos/angkor-antique-arch%C3%A9ologie-2929642/

Dans notre société technologique, le rapport entretenu aux anciennes civilisations constitue principalement un moyen d’évasion, une source de rêveries loin de notre réalité, presque fantastique. Il suffit pour s’en convaincre de considérer la somme inquantifiable de fictions, qu’il s’agisse de films, de jeux ou de romans, qui se déploient dans des cultures désormais éteintes. Les divergences sont si importantes avec le monde que nous connaissons d’un point de vue esthétique, moral ou technique. La fascination ne peut que nous envahir, menant à romantiser, voire caricaturer les peuples du passé.

Dans ce numéro de L’Octopus, nous vous proposons de redécouvrir ces grandes civilisations. Mais comment éclaircir ce terme ? Une civilisation est peut-être un peuple qui nous laisse des constructions colossales. Ou qui développe des sciences. Mais où s’arrête une civilisation, où commence la suivante ? Et jusqu’à quand peut-on faire remonter notre propre civilisation ? Aujourd’hui encore cela pose question. Nous ne saurions dire si nous vivons tous dans une même civilisation, celle de la consommation et de la pollution, ou si les différentes aires culturelles constituent des civilisations distinctes.

Dans ce numéro, nous chercherons à identifier ce qui fait civilisation. Que ce soit un mode de vie, comme les Mongols qui conquirent la moitié du monde, ou une religion commune comme dans le monde Arabe. Nous irons nous faire voir chez les Grecs — oui, mais lesquels ? Nous enrichirons notre regard sur les formes que peuvent prendre les États ou les sciences. Nous tournerons notre esprit vers ces cultures anciennes, pour tâcher de percevoir ce qui subsiste dans notre société de ces civilisations disparues. En somme, déceler d’où nous venons, pour mieux saisir notre monde et ses transformations.

Edwyn Guérineau

Au sommaire de ce numéro :