De nombreuses personnes expliquent que danser leur procure un plaisir indescriptible, en plus d’un bien-être physique important. Quels sont donc les effets surprenants que peut avoir la danse sur notre cerveau ?
En vieillissant, le cerveau s’altère lentement. Ainsi, certaines structures comme l’hippocampe, impliqué dans la mémorisation et la navigation spatiale, voient leur volume réduire de 2 à 3 % par décennie, puis de 1 % par an à partir de 70 ans. Autrement dit, l’homme perd progressivement de la matière grise (neurones). Heureusement, des scientifiques ont mis en évidence la capacité de cette zone à produire de nouveaux neurones (par un processus appelé neurogenèse) tout au long de la vie, contrairement au reste du cerveau dans lequel ce phénomène disparaît à l’âge adulte. L’une des méthodes permettant de stimuler la neurogenèse adulte repose sur de l’exercice physique.
À court terme, l’activité physique modifie notre métabolisme : le rythme respiratoire et cardiaque augmente, améliorant le flux sanguin. À long terme, elle augmente durablement la taille et le nombre des micro-vaisseaux du cerveau, ce qui permet d’apporter plus d’éléments nutritifs et d’oxygène, notamment aux cellules souches responsables de la neurogenèse.
Selon Pierre-Marie Lledo, chef de l’Unité « Perception et Mémoire » de l’Institut Pasteur et spécialiste français de la neurogenèse, l’activité physique doit être aérobie. Cela signifie un exercice soutenu et de longue durée (plus de vingt minutes), provoquant une hausse du rythme cardiaque et respiratoire (vélo, jogging, natation…).
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Lire la suiteMais cette forme de sport est-elle la plus bénéfique ? C’est la question que l’université de Madebourg s’est posée. L’équipe de Notger Müller a ainsi entrepris de comparer les effets de la danse à ceux du sport aérobie sur la structure du cerveau.
52 personnes en bonne santé âgées de 63 à 80 ans ont ainsi été divisées en deux groupes. Pendant 6 mois, elles ont reçu deux cours hebdomadaires de 90 minutes, soit de fitness classique (endurance, étirements…), soit de danse, puis une séance par semaine pendant 12 mois. Chez les deux groupes, les chercheurs ont observé une augmentation du volume général de l’hippocampe, mais ils ont également noté dans le groupe « danse », un accroissement spécifique du volume de deux zones hippocampiques, le gyrus denté (où sont produits les nouveaux neurones) et le subiculum. Par ailleurs, d’autres tests ont également révélé que le groupe de danseurs avait de meilleurs scores aux tests d’équilibre que le groupe pratiquant les sports aérobie.
Outre ses bénéfices physiques, connus depuis longtemps, la danse favorise aussi notre bien-être psychologique. On constate en effet une augmentation de la libération de différentes substances, comme l’ocytocine, une hormone de l’attachement, et la dopamine, la molécule de la récompense et du plaisir ; et au contraire, une diminution de la sécrétion des hormones du stress, comme le cortisol.
Malgré tout, 11 % seulement des Français dansent de façon plus ou moins régulière, une proportion encore plus basse dans des cultures non latines comme en Allemagne (3 %).
Edgar Fagot
Sources :
Christensen, J. F. (s. d.). Le cerveau entre dans la danse. cerveauetpsycho.fr ; Pour la Science. Consulté 31 janvier 2022, à l’adresse https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/cognition/https:https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/cognition/le-cerveau-entre-dans-la-danse-19330.php
La danse contre le déclin cérébral. (2017, août 31). Sciences et Avenir. https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-danse-contre-le-declin-cerebral_115970