Tantôt proscrites, tantôt prescrites, les drogues reflètent une part de la société humaine qui évolue dans le temps.
Si dans la majorité des pays du Moyen-Orient les alcools ne sont pas permis, dans les sociétés occidentales, il est fréquent que le repas soit accompagné d’un verre de vin. Et si l’alcool au volant est prohibé au-delà d’une certaine quantité, jusque dans les années 1970, causer un accident de la circulation en état d’ivresse était considéré comme circonstance atténuante. Quant au cannabis, alors qu’il est légalisé dans certains pays et dépénalisé dans d’autres, il jouit d’un statut peu commun aux Pays-Bas : il ne peut être acheté par les coffee-shops mais il peut y être vendu. Ce qui est appelé là-bas « le problème de la porte de derrière ». Au Népal, même si sa consommation est interdite depuis plus de 30 ans, les autorités admettent son utilisation lors des rituels dédiés à Shiva, dieu hindou. La résine de cannabis ー ou haschisch ー a attiré la curiosité de l’élite scientifique et littéraire française du XIXe siècle qui y consacrèrent de nombreux ouvrages. Concernant l’héroïne, quelques années après sa synthèse en 1874 elle fut utilisée pour soigner notamment les affections respiratoires. Néanmoins, parce que ses consommateurs devenaient rapidement toxicomanes, sa production fut interrompue. Fumées, bues ou injectées, les substances psychoactives ont toujours fait partie de l’histoire de nombreuses sociétés. Aujourd’hui, si certaines drogues sont prohibées alors que d’autres sont totalement admises, leur place dans la culture y est peut-être pour quelque chose…
Linda Chenane