Mosaïque : les animaux qui se droguent

© Agathe Delepaut

Les rennes ne planent pas qu’en traîneau 

Illustration d’élan

Toxiques pour l’être humain, les rennes en raffolent : les amanites tue-mouches ! Ils les déterrent congelées, les mangent et s’offrent en spectacle comme s’ils étaient ivres. Certains se mettent à courir sans raison, d’autres secouent la tête en faisant du bruit et s’éloignent du troupeau. Le renne a appris que lécher l’urine de celui qui a ingéré des amanites tue-mouches a un effet plus fort que celui d’avaler directement le champignon. Ainsi, il n’est pas surprenant de les voir se battre pour savoir lequel va pouvoir lécher l’urine en question. Ce champignon psychotrope rouge aux points blancs mangé par des rennes pourrait être à l’origine d’un mythe bien connu…

Océane Durand

L’humain, un animal qui en a trop pris

Nicotine, cannabinoïdes, LSD, méthamphétamine, MDMA, héroïne et autres opioïdes, kétamine, cocaïne et crack… S’il y a un animal qui sait y faire en drogues, c’est bien l’être humain. Depuis plus ou moins le début de son existence, il consomme tout ce qui lui tombe sous la main. Entre les insecticides produits par les plantes comme le tabac, le THC ou la cocaïne, et les champignons et ergots de seigle hallucinogènes… l’humain a perfectionné l’art de planer. Car contrairement aux autres animaux qui consomment une substance, il en cultive plusieurs ! Mais il est aussi le seul animal à mettre en place des processus de sevrage et d’accompagnement.

Agathe Delepaut

La ronde des kangourous

Les kangourous dansent et les Tasmaniens s’inquiètent. Situé au sud-est de l’Australie, cet Etat australien n’est pas que le dernier bastion du diable de Tasmanie. C’est aussi le premier producteur mondial de morphine légale – obtenue à partir de pavot. Problème : les kangourous ont une fâcheuse tendance à brouter les plantes cultivées dans les champs plutôt que de la simple herbe… avant de se mettre à tourner joyeusement en rond ! Un phénomène qui peut faire sourire de notre côté du globe, mais qui préoccupe sérieusement les agriculteurs océaniens. D’autant que d’autres animaux, comme les moutons, se laisseraient tenter par cette plante et ses propriétés psychotropes.

Romain Fouchard

Rond comme un singe

Connaissez-vous l’hypothèse des singes ivres ? Cette idée proposée par Robert Dudley explique que notre goût pour l’alcool provient de nos ancêtres qui consommaient des fruits pourris contenant de l’éthanol. Dans les Caraïbes, les vervets (une espèce actuelle de primate) ont développé une technique plus sophistiquée. Ces singes ont en effet l’agaçante manie de voler les verres de cocktail des humains. Après dégustation, certains entrent parfois en état d’ivresse. Des études menées sur ces chapardeurs révèlent que lorsqu’on leur imposait une stricte sobriété, ils présentaient des signes similaires à ceux d’un alcoolique en manque.

Baptiste Gaborieau

L’éléphant, ce saint buveur ?

Détrompez-vous ! Ce n’est pas demain la veille que vous tomberez nez-à-nez avec un éléphant saoul ou un éléphant tout court, enfin… à moins que vous fassiez un tour dans le sud ou l’ouest de l’Afrique. D’ailleurs, dans cette même région, pousse un arbre dont le  fruit peut être une source d’éthanol : le Marula, ou l’arbre-éléphant. Des scientifiques désireux de savoir si la consommation de ce fruit pouvait induire un état d‘ébriété chez l’éléphant ont conclu, estimations faites, qu’il faudrait que le pachyderme en consomme au moins sept fois plus que d’habitude soit 1400 fruits. Oui, il en faut beaucoup pour enivrer un éléphant !  

Linda Chenane

“On est transe, faut que ça balance, sous l’océan!”

Si les Japonais vouent une véritable passion pour le fugu, ou poisson-globe, ils ne sont pas les seuls. Les dauphins semblent empiéter sur le commerce de ce poisson qui, lorsqu’il se sent en danger, se gonfle et relâche une neurotoxine: la tétrodotoxine. À forte dose, ce poison est mortel, mais à des quantités moindres il aurait de forts effets hallucinogènes. Des groupes de dauphins ont été observés en train de provoquer volontairement des poissons-globes, semblerait-il pour que ces derniers relâchent cette toxine que les dauphins se font un malin plaisir d’absorber. A la clef, un bad trip marin !

Déborah Bourgeau

Crédits de toutes les images © Agathe Delepaut