La pollution sonore noie le sifflement des dauphins

L’intensité croissante des activités anthropiques rend les océans de plus en plus bruyants. Si bien qu’aujourd’hui les dauphins sont contraints de simplifier leur langage afin d’être mieux perçus par leurs homologues. Un phénomène aussi troublant que désolant.

« Le monde du silence » décrit par le commandant Cousteau ne l’est plus depuis bien longtemps, il serait même devenu trop bruyant pour ses habitants. C’est ce que révèle une étude scientifique de la Royal Society. Celle-ci a étudié comment de nombreuses espèces de cétacés, dont les dauphins, adaptent leur langage pour contrer le parasitisme phonique généré par la pollution sonore mondiale.

Contrairement aux bélugas ou aux baleines, les dauphins n’utilisent pas que les ultrasons comme le sonar pour communiquer, mais également des cris, des claquements, ainsi que des sifflements. Néanmoins, ce langage très élaboré utilise les mêmes fréquences basses que celles produites par les hélices des navires et les foreuses. Résultat : les dauphins voient leur communication perturbée par ce brouhaha.

Pour pallier ce bruit environnant, les cétacés améliorent la compréhension de leurs échanges en réduisant la complexité de leurs sifflements. Ils privilégient désormais des mots-clés pour dialoguer, tout en les exprimant à des fréquences plus hautes. Cette réduction d’informations conduirait à une baisse de la perception des signaux acoustiques échangés avec leurs semblables, réduisant leur capacité à communiquer et à s’identifier entre eux.

Afin de remédier à ces effets sur la faune marine, diverses solutions commencent à émerger, comme la création de trames blanches. Zones silencieuses et connectées entre elles, ces dernières devraient procurer des espaces plus paisibles pour les animaux marins.

Guillaume Marchand et Océane Durand

Images :

La communication des dauphins est perturbée par des activités humainesCrédit : Antonin Cabioc’h.