Congrès de l’UICN : bébêtes en danger !

Dessin d'un tas d'animaux morts (rhinocéros, requin, dragon de Komodo...). Par Jeanne Buffet Par Jeanne Buffet

Dans la dernière version de sa Liste rouge des espèces menacées, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dresse un bilan mitigé. En 2021, la situation de nombreuses espèces s’est dégradée malgré l’efficacité de certaines mesures de préservation.

Le bilan de l’édition 2021 du Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) n’est pas bien réjouissant. Depuis 1964, l’ONG publie régulièrement une Liste rouge des espèces menacées, un document qui classe les espèces animales et végétales connues selon neuf catégories, allant de « préoccupation mineure » à « éteinte ». Et selon la dernière version en date, plus de 40 000 espèces sur les 138 000 étudiées sont menacées, soit 28% — un triste record. 

Une situation critique

Parmi les espèces qui suscitent l’inquiétude, on compte les libellules, dont la population mondiale décline en raison de la destruction des zones humides (marais, marécages, rivières sauvages) où elles se reproduisent. Sous l’eau aussi, la situation est critique. Surexploitation, dégradation des habitats, réchauffement climatique… 37% des espèces de requins et de raies dans le monde sont désormais menacées d’extinction, faute de mesures de protection efficaces.

Certaines préoccupations concernent des zones ciblées du globe. En Afrique du Nord, près de la moitié des trente-six espèces étudiées de rapaces qui se reproduisent dans la région seraient en danger d’extinction. Trois espèces, le vautour moine, l’aigle ibérique et l’autour sombre, sont classées éteintes au niveau local. En cause ? La chasse illégale, l’empoisonnement et les accidents de ligne électrique. Le dragon de Komodo, qui ne vit qu’en Indonésie, a aussi vu sa situation se dégrader. Son statut a changé : de « vulnérable », il est passé à « en danger ».

L’érosion de la biodiversité se poursuit, mais la conservation donne des résultats.

Une bonne nouvelle vient toutefois égayer ce sombre tableau. En effet, les populations de quatre espèces de thons pêchés commercialement — dont le thon rouge — ont augmenté dernièrement. L’application de mesures de préservation telles que la lutte contre la pêche illégale et l’instauration de quotas de pêche plus durables s’est donc avérée efficace. Une lueur d’espoir qui éclaire un bilan peu rassurant dans l’ensemble : « L’érosion de la biodiversité se poursuit, mais la conservation donne des résultats. » 

Marine Boulvard


Sources :

AFP. (2021, 4 septembre). « Liste rouge » de l’UICN : Près de 30 % des espèces répertoriées sont menacées. Le Monde. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3IreAtI 

Congrès UICN : Les espèces de thon se rétablissent malgré les pressions croissantes sur la vie marine selon la liste rouge de l’UICN. (2021, 4 septembre). UICN France. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3imtCWV 

IUCN. (s. d.). The IUCN Red List of Threatened Species. IUCN Red List. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3N4FDOO 

La disparition des zones humides menace les libellules dans le monde. (2021, 9 décembre). UICN. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3CWvGOW 

La moitié des rapaces qui se reproduisent en Afrique du Nord sont menacés d’extinction. (2021, 30 novembre). UICN. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3IocaMs 

Radio Télévision Suisse. (2021, 4 septembre). La nouvelle « liste rouge » des espèces menacées alerte d’une extinction de masse. RTS. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3N11qXX 

UICN. (s. d.). La liste rouge mondiale des espèces menacées. UICN France. Consulté le 20 mars 2022, à l’adresse https://bit.ly/3io3URQ