Une nuit de près d’un mois ou une journée d’environ 50 jours, vous n’avez jamais vu ça ? C’est peut-être parce que vous ne vivez pas dans les régions proches des pôles terrestres, là où les jours et les nuits s’allongent ou se raccourcissent curieusement au fil des saisons. Tels sont les phénomènes antagonistes de la « nuit polaire » et du « soleil de minuit ». Tour d’horizon de ces phénomènes astronomiques intrigants.
Par sa forme arrondie et par l’inclinaison de son axe polaire, la Terre est inégalement éclairée par les rayons solaires suivant les latitudes et la période de l’année. Par conséquent, les régions les plus septentrionales et méridionales vivent dans la nuit et le jour prolongés. Pour comprendre cela, prenons un peu de hauteur…
Les solstices d’hiver et d’été correspondent aux deux jours de l’année où les rayons du Soleil arrivent perpendiculairement à la surface de notre planète, respectivement au niveau des tropiques du Cancer et du Capricorne (latitude 23°27’ Nord et Sud). Dès lors, c’est l’hémisphère Nord qui pointe son nez vers le Soleil lors du solstice d’été puis c’est au tour de l’hémisphère Sud lors du solstice d’hiver, six mois plus tard. C’est pour cela que les saisons sont inversées d’un hémisphère à l’autre. Mais pour expliquer nos deux phénomènes en question, l’inclinaison de l’axe de rotation terrestre est de nouveau la clé ! Entre les équinoxes d’automne et de printemps (moments où le jour a une durée égale à celle de la nuit sur toute la terre), la région située entre le cercle polaire Arctique (latitude 66°33’ Nord) et le pôle Nord est plongée dans l’obscurité pour une durée de 24 heures à 6 mois. Le Soleil reste ainsi caché sous l’horizon, la « nuit polaire » s’installe. L’inverse se produit entre l’équinoxe d’automne et de printemps : la région est, alors, en permanence dans la clarté du Soleil dominant l’horizon. Et vice-versa selon les pôles, vous avez compris : lorsqu’il fait jour dans le cercle polaire arctique, il fait nuit dans le cercle polaire antarctique ! Bonus : on parle également de « nuit blanche » jusqu’à environ 60° de latitude lorsque le Soleil, bien que couché, ne descend pas suffisamment sous l’horizon pour laisser place à la nuit noire la plus totale.
Corentin Mathé-Deletang