L’horloge révolutionnaire et la journée de 10 heures

Curiosités historiques, les horloges de 10 heures sont rapidement devenues désuètes. Une idée qui partait pourtant d’une bonne intention, celle de simplifier la mesure du temps.

Jusqu’au XVIIIe siècle, en France, c’est le bazar dans les systèmes de mesure. Il existe alors plus de 700 unités de mesures différentes et elles n’ont aucun lien entre elles, ce qui provoque erreurs et fraudes. La Révolution apporte une première harmonisation de ces unités avec l’apparition du mètre et des mesures décimales. 

Cette harmonisation des mesures s’accompagne de la remise en question du calendrier grégorien de 365 jours par année et de 366 jours en année bissextile. Le calendrier républicain est adopté le 5 octobre 1793. Il est composé de 12 mois de 30 jours divisés en 3 décades de 10 jours et de 5 ou 6 jours de fêtes pour compléter l’année. 

C’est dans ce contexte qu’apparaît l’heure révolutionnaire. Chaque jour possède désormais 10 heures, chaque heure 100 minutes et chaque minute 100 secondes. Une heure décimale correspond à 144 minutes classiques, c’est-à-dire que quand il est 4 h 58 en heure décimale, il est 11 h.  Les horlogers s’empressent alors de fabriquer de nouvelles horloges indiquant à la fois l’heure décimale et l’heure sexagésimale. Très peu arrivent à en réaliser qui indiquent uniquement l’heure décimale et celles ci sont destinées uniquement aux mesures scientifiques.  

Le système du temps décimal est jugé trop compliqué. Il est délaissé jusqu’à ce que l’heure finale sonne pour les horloges révolutionnaires, le 31 décembre 1805.

Marlène Mezache