Chez Aristote, la nature du mouvement caractérise le passage du temps, et partage même l’univers en deux mondes distincts.
Dans sa Physique, l’un de ses nombreux traités, le philosophe et savant grec Aristote décrit sa conception du Cosmos, et en particulier la séparation de celui-ci en deux mondes aux règles différentes. Considérant la Terre placée au centre de l’univers, il distingue le monde terrestre, ou sublunaire, du monde des cieux, ou supralunaire. Ce dernier est éternel et parfait, l’autre corruptible, soumis au passage du temps.
C’est la façon dont se meuvent les corps qui différencie ces deux mondes. Dans l’espace supralunaire, les astres se déplacent selon des mouvements qu’Aristote considérait circulaires et uniformes. Puisque les planètes et les étoiles se déplacent de cette manière, on ne saurait trouver ni début, ni fin, et les astres existeraient donc dans un mouvement perpétuel et parfait où rien ne s’altère. À l’inverse, dans le monde sublunaire, le mouvement fondamental est rectiligne. L’eau et la terre tombent, le feu et l’air s’élèvent. Ces déplacements connaissent un début et une fin, lorsque le corps s’immobilise en son lieu naturel.
Edwyn Guérineau
Sources :
Aristote. Livre Θ. Dans Physique.
Brun, J. (2004). Chapitre V. La cosmologie. Dans : Jean Brun éd., Aristote et le Lycée (pp. 69-73). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.