Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes étaient particulièrement douées en danse, tandis que pour d’autres, la coordination des mouvements relève du défi ? Ce qui semble a priori de la simple maladresse se révèle parfois être une véritable pathologie dans le cas d’individus atteints de dyspraxie. Du grec dys signifiant « manque » ou « difficulté » et praxie signifiant « action » ou « mouvement », la dyspraxie se définit comme la discordance entre l’acte planifié et l’acte réalisé. À l’origine de cette maladresse pathologique : un trouble du développement des processus cognitifs permettant la planification, l’exécution et la réalisation de mouvements volontaires et appris. En aucun cas la dyspraxie n’est liée à une paralysie cérébrale ou à une déficience intellectuelle. Ce handicap invisible peut cependant poser problème aux personnes concernées, notamment dans l’apprentissage des gestes du quotidien comme nouer ses lacets, cuisiner, ou encore dans la découverte d’un nouveau sport par exemple.
« Ma dyspraxie a été diagnostiquée plutôt tardivement. »
Alors que la dyspraxie se diagnostique le plus souvent dès l’enfance, permettant ainsi de mettre en place des solutions d’aides adaptées pour les enfants concernés, Nicolas G., 22 ans, n’a été diagnostiqué que bien plus tard. Il témoigne : « Dès petit, je galérais à mettre les formes géométriques dans les trous correspondants. Ma dyspraxie s’est ensuite traduite par une mauvaise utilisation d’objets comme des stylos, ciseaux, et autres outils demandant un mouvement fin des mains. De plus, je me trouve incapable de reproduire fidèlement les rapports de taille et les perspectives en dessin, et ai généralement des difficultés à ranger l’espace, comme ma chambre ou des valises dans un coffre de voiture. Malgré toutes ces problématiques, j’avais une excellente motricité en sport ; ma dyspraxie a donc été diagnostiquée plutôt tardivement, en première. N’ayant jamais tenu un stylo convenablement (on ne m’a pas corrigé étant petit), je ressentais d’énormes crampes, avec mon écriture par nature lente et saccadée, lors des prises de notes qui devaient être de plus en plus rapides. À l’issue d’un examen avec un ergothérapeute, je bénéficie dorénavant de l’utilisation d’un ordinateur et d’un tiers temps lors de mes examens écrits. Aujourd’hui, ma dyspraxie est particulièrement handicapante si je dois monter un meuble, ou manipuler des objets fragiles, ayant des mains tremblantes et crispées. Mais par chance ce n’est pas une forme grave de dyspraxie, je reste donc autonome dans la plupart de mes activités. »
Lucie Terral
Source :
Conte, E. (2008, janvier). La dyspraxie, un trouble du comment faire. https://coridys.fr/wp-content/uploads/2016/06/dyspraxie-trouble-du-comment-faire-edith-conte.pdf