Vers une spéciation de l’espèce humaine
La vie sur Mars n’a jamais été aussi proche. En effet, la NASA espère l’installation d’une colonie humaine dans 30 ans, Elon Musk dans 10. Mais même si l’espèce humaine n’est plus réellement influencée par la sélection naturelle, cette migration pourrait engendrer un autre mécanisme écologique : la spéciation allopatrique.
225 millions de kilomètres, 258 jours de voyage et peut-être trente ans de perfectionnement technologique. Voilà ce qui nous sépare de la vie sur Mars. Mais avant de connaître l’El Dorado martien, peut-être devrions-nous nous interroger sur les changements que pourraient connaître l’espèce humaine en s’installant si loin de notre planète mère. Les conditions atmosphériques, la faible gravité, les radiations cosmiques… tout cela sera différent sur la planète rouge. Un changement aussi drastique pourrait engendrer un phénomène écologique courant dans l’Histoire de la vie : la spéciation allopatrique.
Ce mécanisme se produit lorsque des individus d’une même espèce sont séparés par une barrière géographique rendant l’échange d’informations génétiques impossible. Les deux populations vont accumuler des mutations qui se transmettent héréditairement en fonction des pressions de sélections liées, entre autres, à l’habitat.
Mais alors, en quoi l’humain martien sera différent du terrien ? Une peau plus foncée pour se protéger des hauts degrés de radiations cosmiques ; une densité osseuse plus importante en réponse à une microgravité ayant éliminé les sujets les moins robustes ; un système immunitaire et un microbiome modifiés à cause de l’absence de microbes sur Mars – les possibilités sont nombreuses. S’ajoute à cela l’effet fondateur. La mission spatiale de Musk prévoit d’envoyer seulement 100 personnes. La diversité génétique de ce groupe ne représentera certainement pas celle de l’Humanité toute entière. De ce faible échantillon dépendra donc la constitution physiologique et physionomique des futurs martiens.
Toutes ces modifications pourraient faire diverger les deux populations et faire cohabiter dans le même espace-temps deux espèces humaines : chose qui ne s’est pas produite depuis la disparition des Néandertaliens.
Sirine B.Y.
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