Pour nous pousser à l’achat, les techniques marketing d’aujourd’hui sont de plus en plus sophistiquées. Chaque moment de notre vie est analysé afin d’y insérer de la publicité. Les publicitaires s’affichent partout, jouant la carte de l’hyperstimulation visuelle. Mais quand nos yeux ne sont plus attentifs, il leur reste nos oreilles pour nous attirer vers toujours plus de contenus, ou pour rendre le moment plus agréable. Sans musique, une boutique sera évaluée négativement, et dans les bureaux en open space, on constatera une chute de la productivité. Au contraire, ajoutez de la musique classique dans un parking souterrain et l’anxiété des conducteurs sera réduite ; accompagnez l’attente téléphonique d’une douce mélodie, et le temps semblera moins long. Que se passe-t-il donc dans notre cerveau lorsqu’on écoute de la musique ? Lorsqu’une chanson agréable provoque le fameux frisson musical, on libère davantage de dopamine, l’hormone du bonheur, et on réduit notre taux de cortisol, l’hormone du stress. En cas de son stressant, c’est l’effet inverse. La musique semble donc être impliquée dans le système de récompense, au même titre que la nourriture ou le sexe, sans pour autant être indispensable à notre survie. Cependant, elle contribue grandement à notre bien-être mental et physique en agissant sur nos émotions. La musique joue aussi avec les propriétés mnésiques du cerveau. Répéter un jingle en présence d’une marque permet une association explicite et implicite. Ainsi la seule présence du jingle activera la récupération en mémoire de la marque. Cela fonctionne très bien lorsque l’on est confronté à une musique connue, qui présente un nouveau produit. Encore faut-il choisir la bonne identité sonore, car les styles et rythmes musicaux induisent leurs propres représentations. Par exemple, un tempo lent joué au violon donnera à la marque une image calme et majestueuse. Il est donc indispensable de savoir quel message l’on souhaite transmettre à travers une mélodie, et de connaître sa cible pour trouver le bon genre musical.
Marie Origas
Sources :
https://www.cell.com/heliyon/fulltext/S2405-8440(16)30870-2#supplementary-content
https://bmcbioinformatics.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12859-017-1632-x