The World Marathon Challenge

Arrivée du World Marathon Challenge en Antarctique © HBaraka

L’organisation Global Running Adventures a mis au point en 2015 un défi insolite : 7 marathons, 7 jours, 7 continents. Un challenge de haut niveau pour des participants devant s’adapter à des environnements bien différents.

Pourquoi courir un marathon, quand on peut en courir sept ? Les participants du World Marathon Challenge s’inscrivent pour courir 7 marathons, en 7 jours, sur 7 continents. Dans l’ensemble ils courront 295,4 km sur un laps de temps de 168 heures, sur des terrains variants en température, taux d’humidité ou altitude. Des facteurs impactant grandement le fonctionnement du corps humain et la performance.

La compétition internationale a lieu tous les ans depuis 2015 au début du mois de février, et les coureurs sont de plus en plus nombreux chaque année. Cet incroyable défi physique requiert également une grande force mentale, essentielle pour tenir le rythme. Il faut organiser de longs trajets entre les circuits, gérer les temps de repas et les temps de repos souvent trop courts, le manque de sommeil, sans oublier le décalage horaire.

L’organisateur Global Running Adventures s’engage à compenser l’empreinte carbone des vols via CarbonFund, expliquant le prix d’inscription d’environ 36 000 €, mais cela suffit-il à répondre à la question environnementale que pose tant de trajets entre les parcours ?

Les septs circuits

La compétition commence au coup de sifflet de la première course à Novolazarevskaya, en Antarctique. Stéphanie Gicquel, participante française de l’édition 2019, rapporte qu’elle s’est entraînée en chambre froide et chambre thermique pour s’accoutumer aux températures extrêmes et s’adapter aux changements de température brutaux. Avec l’effort, la température centrale du corps augmente et le corps dépense de l’énergie pour se refroidir. C’est en transpirant que le corps se refroidit, lorsque la sueur s’évapore.

Lorsqu’il fait très chaud, comme les circuits à Cape Town en Afrique ou Perth en Australie, le mécanisme s’intensifie pour garder la température centrale à bonne température et augmente le risque de déshydratation. L’humidité peut aussi être un obstacle en rendant la respiration plus difficile. C’est le cas de la course à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Les participants enchaînent avec un marathon à Madrid en Espagne, puis direction Santiago au Chili. Stéphanie Gicquel insiste sur la logistique de l’évènement : chaque coureur doit être autonome et porte donc des charges lourdes lors des trajets, chose à éviter avant une course longue distance.

Certains vols, au delà des problèmes liés aux changements de pression, peuvent être très long (15 heures de vol pour le plus long). Ces deux facteurs jouent sur la bonne circulation du sang dans l’organisme. Stéphanie Gicquel portait des bas de contention pour être capable de courir au plus vite après l’atterrissage. Le circuit de Santiago pouvait être particulièrement éprouvant, à cause de la fatigue accumulée, étant l’avant dernière course, ou de son dénivelé important. La ligne d’arrivée est dressée en Floride à Miami, et les participants se réjouissent d’une nouvelle opportunité de repousser leurs limites.

Pour les alpinistes, le challenge 7 Summits

Pour les alpinistes amateurs de sports extrêmes, Dick Bass et Franck Wells ont créé il y a 30 ans le challenge des 7 sommets. Le but ? Réaliser l’ascension des 7 points culminants de chaque continent : le mont Everest, Aconcagua, McKinley, Kilimandjaro, Elbrouz, Vinson et la pyramide de Carstensz. Lorsque Dick Bass complète le challenge en 1985, une polémique éclate pour le titre du dernier sommet entre le mont Kosciuszko et la pyramide de Cartensz. Il existe désormais deux versions du challenge.En haute altitude la pression de l’air diminue et le corps humain ne fonctionne plus aussi bien. Il n’absorbe plus autant d’oxygène, et l’on parle d’hypoxie d’altitude, car ce trouble peut aussi être due à une anémie, un air confiné ou des problèmes cardiaques ou respiratoires. Pour combler le manque d’oxygène le corps ventilera plus et induit une tachycardie accélérant le rythme cardiaque. C’est pour cela que lors de séjour en haute altitude des paliers d’acclimatation sont prévus pour s’habituer aux changements de pression.

Tiphaine Claveau