Les artistes explorent de nouvelles perspectives parfois, en prenant des risques, afin de faire évoluer leurs visions artistiques.
Le risque est un recours afin de développer une évolution artistique. Plusieurs artistes se servent du danger comme générateur d’inspiration. Dans son clip La mort du disque, le rappeur Orelsan n’hésite pas à braver l’interdit en détruisant son CD sur des voies de chemin de fer ou en le lançant au milieu de fauves. En regardant son documentaire autobiographique, Montre jamais ça à personne, on comprend que l’artiste ressent le besoin de retourner à ses origines normandes et souhaite accomplir tout ce qu’il « devait faire avant la musique ». Son frère, réalisateur du documentaire et du clip, expose les « idées farfelues » du musicien qui veut « pousser le délire encore plus loin » pour achever son œuvre. La réalisation de la vidéo demeure un « grand moment de la création de l’album » d’après Gringe, rappeur également présent dans le morceau et membre du duo des Casseurs Flowters avec Orelsan.
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Quels effets a la danse sur notre cerveau ?
De nombreuses personnes expliquent que danser leur procure un plaisir indescriptible, en plus d’un bien-être physique important. Quels sont donc les effets surprenants que peut avoir la danse sur notre cerveau ? En vieillissant, le cerveau s’altère lentement. Ainsi, certaines structures comme l’hippocampe, impliqué dans la mémorisation et la navigation spatiale, voient leur volume réduire de 2 à 3 % par décennie, puis de 1 % par an à partir de 70 ans.…
Lire la suitePourquoi mettre sa vie en danger pour épater ? Axel, étudiant en biologie marine, commence à faire jongler ses bolas sur une plage thaïlandaise, après avoir vu un Américain faire tournoyer dans le ciel deux masses de deux cents grammes reliées par une chaîne. Une semaine d’entraînement auprès de l’Américain et quatre ans plus tard, l’étudiant décide de tremper les masses en kevlar dans du pétrole et de les enflammer. Il se sent apte à réaliser des figures plus majestueuses et plus dangereuses. Ce n’est pas pour la beauté du geste qu’Axel fait valser ses bolas : « les plus jolies figures sont souvent les plus simples et celles qui demandent le plus de maîtrise ne sont pas si impressionnantes ». L’étudiant cherche constamment à progresser techniquement, poussé par l’adrénaline. Manier les bolas demande de l’énergie mais la sensation « d’être coupé du monde » et le bruit du feu sont agréables, l’envie de se surpasser se développe.
Pas besoin de jouer avec le feu pour défier sa santé. Ornella, âgée de 37 ans, a « de l’arthrose de la tête aux pieds ». Danseuse au sein d’un grand cabaret parisien depuis 17 ans, elle monte sur scène cinq soirs par semaine. L’artiste réalise, perchée sur ses talons de quatorze centimètres, des shows toujours plus cambrés. Résultat : ses genoux, ses hanches et ses chevilles sont « complètement abimés » et les rendez-vous chez son kinésithérapeute « deviennent de plus en plus fréquents ». Le cabaret veut offrir des prouesses esthétiques aux spectateurs et demande à ses danseuses de repousser les limites du corps humain. Ornella en subit les conséquences et ne pourra pas danser toute sa vie. Depuis quelques temps, elle en prend conscience et songe à une reconversion. À 33 ans, elle intègre une école de radio. Elle anime désormais plusieurs émissions dans une radio parisienne. Mais, désirant continuer la scène autant que son corps le lui permettra, elle se lance dans une double vie.
Motivés par la nostalgie, la progression technique ou esthétique, les artistes n’hésitent pas à se rapprocher de situations risquées en s’en servant pour réaliser leurs œuvres.
Marie Vidalenc
Sources :
Cotentin, C. (2021) Montre jamais ça à personne [série]
Interview d’Axel Monjol-Delphine et Ornella Damperon