Gages d’amour

Une mèche de cheveux comme souvenir amoureux

Une tradition victorienne, entre 1830 et 1900 au Royaume Uni, consistait en la conservation de mèches de cheveux du défunt aimé (enfant, époux·se ou amant·e). Ces « reliques » pouvaient être conservées sobrement dans un médaillon ou être tressées afin de former des bracelets ou autres parures.

Selon Deborah Lutz « les restes matériels peuvent être la preuve que l’être aimé existe toujours quelque part, d’une manière ou d’une autre. Mais le culte des reliques montre également une volonté […] de s’attarder sur cette preuve de la présence de la mort tissée dans la texture de la vie à tous les tournants ».

Pour tout l’or du monde

À Djerba, « l’île de rêve » tunisienne, l’or occupe une place importante lorsqu’il s’agit de montrer son amour à son épouse. Mais pourquoi ce métal précieux en particulier ? Cela résulte d’abord de la convergence des cultures arabes et berbères, où les artefacts en or sont porteurs d’un message fort. Richesse, fertilité, bénédiction — les significations sont nombreuses. Cela tient aussi du fait que l’or ne perd pas en valeur au cours du temps, au contraire. Il s’agit d’un investissement pour l’avenir. Quand le mari décide d’offrir un bijou en or à son épouse, c’est non seulement un gage de dévotion pour tous les aspects de leur vie à deux, mais aussi une façon d’honorer les traditions riches de leurs ancêtres.

Sybille Buloup et Sirine Ben Younes

Sources :

Lutz, D. (2011). The dead still among us : Victorian secular relics, hair jewelry, and death culture. Victorian Literature and Culture, 39(1), 127‑142. https://doi.org/10.1017/S1060150310000306