Beaucoup considèrent la musique comme un plaisir universel : rock, rap, funk, pop… Si d’une personne à l’autre les préférences musicales varient, la sensation agréable ressentie à l’écoute d’une mélodie est commune à tous. Tous, à l’exception de 3 à 5 % de la population qui a la particularité d’être insensible à la musique, et ce quel qu’en soit le genre, c’est ce que l’on nomme l’anhédonie musicale. Grâce à des techniques de neuro-imagerie, des chercheurs ont pu mettre en évidence qu’au niveau cérébral, les anhédoniques présentent un manque de connectivité entre le cortex auditif, traitant les informations sonores, et le noyau accumbens, une structure majeure du circuit de la récompense. C’est ce même circuit qui permet de percevoir la musique de manière émotionnelle. Suite à un stimulus extérieur (une mélodie), la dopamine, aussi appelée molécule du plaisir, est libérée en direction du noyau accumbens. Mais cette anhédonie n’est pas liée à une anomalie du circuit de la récompense ou du noyau accumbens, car les mêmes individus hermétiques à la musique ne le sont pas forcément à d’autres stimuli. En effet les résultats ont montré que lorsqu’elles gagnent de l’argent, les personnes sujettes à l’anhédonie musicale n’ont aucun problème à ressentir du plaisir. Ainsi, ces recherches témoignent d’une certaine variabilité à atteindre la sensation de plaisir. Les résultats obtenus permettraient la mise en oeuvre de nouvelles thérapies pour faire face à différents troubles liés à la récompense, comme l’apathie ou encore les addictions.
Nawel Boulmane
Sources :
https://medicalxpress.com/news/2014-03-people-dont-music.html
https://medicalxpress.com/news/2017-01-lack-joy-music-linked-brain.html
L'Octopus Journal 