Le Soleil se lève, les oiseaux chantent, le monde se réveille et je m’ouvre. J’étends mes pétales jaune vif vers les rayons lumineux que nous recevons de l’astre flamboyant dans le ciel. Que la photosynthèse commence !
J’absorbe le dioxyde de carbone ー CO2 ー présent dans l’air et l’eau ー H2O ー dans le sol. Je garde le carbone pour moi, et l’utilise pour fabriquer des glucides. L’oxygène, je le relâche dans l’air. Cela dit pendant tout ce temps, je respire aussi. Je libère alors du dioxyde de carbone. C’est faible, si faible comparé aux quantités brassées par la photosynthèse, mais c’est bien là.
Tous ces échanges gazeux se font à travers de petits orifices dans mes feuilles : les stomates. Ils s’ouvrent et se ferment en fonction des conditions climatiques et de ce qui se passe dans mon corps. Ils sont en général grand ouverts lors d’un ensoleillement important pour favoriser la photosynthèse. Mais s’il fait très chaud ils se refermeront, autrement toute l’eau que je contiens s’évaporerait sous la chaleur. D’ailleurs, certaines plantes n’ouvrent leurs stomates que la nuit pour éviter de trop grandes pertes d’eau.
La danse du soleil
Je suis un jeune tournesol. C’est assez drôle quand on y pense, les humains nous on nommé comme cela car ils pensaient que nous nous tournions vers le soleil. C’est en vérité un peu plus compliqué. Une hormone de croissance, l’auxine, s’accumule dans la partie ombragée de ma tige.
Je grandis alors plus vite de ce côté là, et sous le poids de ma fleur je m’incline vers le Soleil. Cette hormone est la grande responsable de la danse diurne que je réalise avec le Soleil, me tournant toujours face à la lumière. Mais cela n’arrive qu’aux jeunes pousses en pleine croissance, les vieux tournesols, eux, ne dansent plus.
Le calme de la nuit
Lorsque le Soleil se cache sous l’horizon, la vie ne s’arrête pas pour autant. Nous sommes toujours là. Nous, ce sont les tournesols, les fleurs, les plantes. La photosynthèse se met en pause et nous arrêtons de dégager de l’oxygène. A l’inverse, nous en consommons en respirant, et libérons alors du dioxyde de carbone. La respiration est plus visible la nuit car elle est bien plus discrète que la photosynthèse, mais je respire constamment.
Au cours de la nuit je me retourne vers l’Est, me préparant au retour du Soleil. Ce n’est alors plus la lumière qui me guide, mais une sorte d’horloge interne. Certaines de mes compères ont un rythme inversé, elle s’ouvrent la nuit. Elles vivent en symbiose avec des insectes nocturnes butinant leur fleurs. C’est le cas de Mirabilis jalapa, la Belle-de-nuit, une lointaine cousine s’ouvrant pleinement dans l’obscurité et se refermant au petit matin.
Tiphaine Claveau