Des chercheurs du CNRS, de l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ainsi que de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) étudient, à l’aide d’une nouvelle génération de flotteurs autonomes, les évolutions de salinité et de température de l’eau jusqu’à 4 000 mètres de profondeur. L’évolution de ces données seraient un indice direct des conséquences du changement climatique.
Les océans représentent l’une des principales victimes des activités humaines. La température de leurs eaux en est d’ailleurs un bon indicateur. Des chercheurs du CNRS, de l’IFREMER et de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) ont publié en 2019 les résultats des analyses effectuées par une nouvelle génération de sondes, pouvant atteindre une profondeur de 4 000 mètres.
Ce travail s’inscrit dans le cadre du programme scientifique Argo, initié en 2000 sous l’impulsion de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco (COI) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). A l’origine, ce sont plus de 3 800 flotteurs autonomes, voguant au gré des courants profonds jusqu’à 2 000 mètres sous la surface, qui ont été dispersés dans les océans du globe dans le but de mesurer la salinité et la température des eaux. Cette première génération a permis de mettre en évidence une augmentation d’environ 0,8°C de la température des océans depuis 1950.
En 2011, la France a lancé le développement d’une nouvelle génération de flotteurs, les Deep-Arvor, dont les sondes peuvent atteindre cette fois-ci jusqu’à 4 000 mètres de profondeur. Ces instruments, en suivant les courants profonds, mesurent entre autres la concentration en oxygène dissous dans l’eau. Ces flotteurs ont été déployé entre 2015 et 2017 dans le nord de l’océan Atlantique. Ce réseau permettra ainsi de mieux connaître le rôle de l’océan dans son adaptation au changement climatique.
Pierre-Yves Lerayer