Une source d’énergie propre, réutilisable, peu coûteuse et invisible. C’est la promesse que semblent faire les énergies marines aujourd’hui. Plusieurs entreprises cherchent à développer de nouveaux systèmes afin d’exploiter le potentiel marin et ainsi nous libérer des contraintes des énergies fossiles.
Une étude menée par le cabinet d’audit Ernst and Young en 2016 révèle que les énergies marines renouvelables (EMR) pourraient théoriquement assurer jusqu’à 400 % de la demande énergétique mondiale annuelle. Or aujourd’hui les EMR ne représentent que 0.03 % des énergies renouvelables exploitées. Exploiter l’énergie de la mer revient à utiliser les différentes forces découlant du mouvement des eaux parcourant la surface de notre belle planète bleue. On y retrouve l’énergie houlomotrice (utilisation du mouvement des vagues), l’énergie marémotrice (due aux mouvements des marées), les hydroliennes qui tournent grâce aux courants marins, ou encore l’énergie thermique des mers exploitant les gradients de température entre les eaux de surface et les eaux profondes.
En 2019, la start-up française Eel Energy a développé une nouvelle hydrolienne. Munie d’une membrane ondulante, elle s’inspire des ondulations des anguilles (« Eel » en anglais) et se compose d’un squelette semi-rigide en fibre de carbone recouvert d’une membrane en caoutchouc. La membrane agit comme un voile et, portée par le courant, elle se déforme suite à la pression des fluides. C’est donc cette énergie de déformation qui est ensuite convertie en énergie électrique. Ce nouveau modèle d’hydrolienne a tout d’abord été testé dans le bassin d’essai de l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) situé à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Le prototype prometteur permet de générer assez d’électricité pour subvenir aux besoins de 10 foyers français à moindre coûts. De plus, les douces ondulations de la membrane sont beaucoup moins néfastes pour la faune locale et l’hydrolienne pourrait être installée autant au bord du littoral que dans les fleuves. Eel Energy pense pouvoir passer à la phase d’industrialisation d’ici 2020 et ainsi permettre aux énergies renouvelables de prendre une place plus importante dans le marché énergétique français.
Simon Fretel