Changement climatique : quand la mer s’emballe

La mer s'écrasant sur une côte rocheuse © Baptiste Heschung

300 millions de personnes seraient exposées aux effets de l’élévation du niveau de la mer d’ici 2050 dans le monde. Déjà constaté à l’échelle des temps géologiques, ce phénomène s’accélère avec le changement climatique et pose bien des questions d’avenir.

Le niveau de la mer s’élève et la température monte d’un cran pour faire face aux effets du changement climatique dans le monde. Comme l’a indiqué le rapport du GIEC de septembre dernier, les glaciers et les calottes glaciaires fondent au prix d’une plus grande expansion de l’océan et de son réchauffement. Alors que le niveau de la mer aurait gagné 17 centimètres à l’échelle mondiale au XXe siècle, le GIEC en prévoit près d’un mètre de plus dans ses scénarios les plus pessimistes, d’ici 2100.

Par ailleurs, des événements extrêmes (inondations, tempêtes) qui se produisaient une fois par siècle auparavant, se produiront chaque année d’ici 2050 dans de nombreuses régions. De quoi inquiéter les zones littorales et insulaires où se concentre un quart de la population mondiale (à moins de 30 km des côtes), dont 634 millions vivaient à moins de dix mètres au-dessus du niveau de la mer en 2007.

Selon l’organisation scientifique Climate Central, les pays asiatiques seraient les plus touchés d’ici 2050, malgré d’éventuels efforts sur les émissions de gaz à effet de serre. Mais l’Europe semble aussi menacée : entre sa belle Venise et ses polders belges et hollandais. Par conséquent, les régions littorales s’organisent et se forgent leur protection face à la mer sans pour autant connaître la dimension du risque et ses échéances. Mais plus que des enjeux de migrations et de conflits sociaux, ce sont bien des enjeux environnementaux que sous-entend l’élévation du niveau de la mer.

Les littoraux menacés sont des sources de biodiversité considérable par les récifs et les mangroves qu’ils abritent, premières cibles, par ailleurs, de la pollution et des activités anthropiques actuelles.

Corentin Mathé — Deletang