Le plus grand voyage de l’humanité

Voyager 1 et Jupiter (Texture imagery: NASA/JPL-Caltech/Björn Jónsson) © Kevin Gill Flickr

Après avoir parcouru plus de 21 milliards de kilomètres, Voyager 1 est l’objet artificiel le plus éloigné de la Terre. Cette sonde avait pour but premier d’explorer les planètes extérieures du système solaire et elle contient également des disques sur lesquels ont été enregistrés des souvenirs de la Terre. Aujourd’hui, Voyager 1 est encore en état d’activité mais elle a largement dépassé le cadre de sa mission initiale.

Le voyage commence en septembre 1977, Voyager 1 vient d’être lancée. Elle franchit la ceinture d’astéroïdes et atteint Jupiter en seulement 2 ans. Elle photographie de près la grande tache rouge de cette planète qui s’avère être un colossal anticyclone faisant 15 000 km de long. Voyager 1 étudie la lune Io et y découvre des volcans en activité. C’est la première fois que l’on observe du volcanisme extraterrestre actif.

La sonde se dirige ensuite vers Saturne et sa lune Titan, considérée comme un analogue de la Terre primitive. L’étude révèle que l’existence de liquides est possible sur Titan et certains scientifiques pensent que ce satellite pourrait même héberger une vie extraterrestre microbienne.

Family Portrait, assemblages de photographies des planètes du système solaire prises par Voyager 1 ©NASA, Voyager 1

Elle continue son voyage et s’éloigne de Saturne. En 1990, l’astronome Carl Sagan insiste pour braquer la caméra de la sonde en arrière, vers le Soleil. Voyager 1 réalise alors le Portrait de famille du système solaire. Éloignée de 6 milliards de kilomètres, la Terre apparaît comme un simple point bleu pâle, perdu dans l’immensité sombre de l’univers.

À ce moment, elle a achevé sa mission initiale, mais la NASA décide de poursuivre l’aventure. Les instruments sont mis en veille afin que la sonde puisse continuer son périple de façon optimale. Finalement, en août 2012 la sonde atteint le milieu interstellaire, une région jamais explorée par l’Homme auparavant.

Cette position privilégiée nous permet d’obtenir des informations cruciales pour mieux comprendre la nature-même de l’Univers. Les ingénieurs de la NASA estiment cependant que le contact avec cette sonde extraordinaire sera perdu vers 2025. Elle ne passera à proximité d’une autre étoile que dans plus de 42 000 ans.

Baptiste Gaborieau