La résistance de certaines personnes aux températures négatives est parfois surprenante. Une récente étude suédoise montre que cette différence de sensibilité au froid aurait une explication génétique.
Une personne sur six serait porteuse d’une mutation rendant plus résistant au froid. En 2021, des chercheurs de l’institut Karolinska en Suède ont réalisé une étude sur 42 hommes de 18 à 40 ans. Ces derniers devaient se baigner plusieurs fois dans une eau à 14 °C afin que leur température corporelle chute à 35,5 °C. Puis, les chercheurs mesuraient l’activité électrique musculaire sont par électromyographie. Par la suite, des biopsies musculaires étudiaient la teneur en protéine et la composition en fibres musculaires, afin de chercher le potentiel lien avec l’activité électrique.
Chez un participant sur six, les biopsies montrent des muscles dépourvus d’α-actinin-3. Cette protéine joue un rôle dans le métabolisme de la fibre musculaire, assurant sa contraction mécanique. La mutation agit sur le gène codant pour cette protéine et empêche sa formation.
L’humain est composé de muscles à contraction lente et de muscles à contraction rapide. Les scientifiques ont découvert que les participants portant cette mutation avaient une plus grande proportion de fibres musculaires à contraction lente. Celles-ci, plus économes en énergie, offrent une meilleure tolérance aux basses températures que les fibres musculaires à contraction rapide. En clair, les patients concernés atteignent une température corporelle de 35 °C, plus lentement et « facilement ». D’après cette étude, la prédominance des muscles à contraction lente offre donc une meilleure résistance au froid.
Cette mutation n’est pourtant pas récente : les chercheurs estiment son apparition il y a 50 000 ans. En ce temps, l’Humain quittait le chaud climat africain en migrant vers les climats plus froids d’Europe et d’Asie. D’apparence, cette mutation génétique paraît attrayante. Elle semble toutefois altérer les performances sportives, du fait de la proéminence musculaire lors de la contraction.
Alissa de chassey
