Here’s to the fools who dream

Photo du panneau d'Hollywood, par provangardt, sur Pixabay / https://pixabay.com/fr/photos/hollywood-los-angeles-californie-185245/ Par provangardt / Pixabay / https://pixabay.com/fr/photos/hollywood-los-angeles-californie-185245/

Dans La La Land (spoiler alert !), Damien Chazelle met les rêveurs à l’honneur. A travers un film poétique et musical, il nous ouvre une fenêtre sur la vie de deux amoureux dont les aspirations dépassent le couple. Étudions le parcours de Mia et Sebastian, les deux protagonistes à la poursuite de leurs rêves, à travers le prisme de la psychologie.

Rêver ne nous occupe pas seulement la nuit. Rêver c’est s’échapper, se dérober d’une réalité pour retrouver un monde imaginaire et inspirant. En cela, on pourrait considérer le cinéma comme l’art de faire rêver. Le cinéma hollywoodien et ses « feel good movies » s’y prêtent parfaitement. Dans ce cas là, lorsqu’on évoque le rêve, on ne fait pas référence aux mondes oniriques qui décorent nos sommeils, mais plutôt à un désir, une ambition.

Faire carrière dans le cinéma ou la musique : voilà les aspirations qui meuvent les deux protagonistes du film La La Land de Damien Chazelle (2016), Mia (Emma Stone) et Sebastian (Ryan Gosling). Ce film, aux couleurs vibrantes et à la mise en scène onirique, nous plonge dans l’atmosphère d’un Los Angeles édulcoré où tout est possible. Il nous interroge : faut-il toujours poursuivre ses rêves ? Comment y parvenir ? Comment faire face à la désillusion ?


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Une passion sincère et dévorante 

Mia est une jeune serveuse qui, depuis toujours, rêve de devenir actrice. Il s’agit pour elle d’une vocation, « calling » en anglais, défini comme « la passion sincère et dévorante qu’une personne peut ressentir envers un domaine ». Dans une étude publiée en 2015 dans Journal of Applied Psychology, des chercheurs anglais se sont intéressés à l’influence qu’une telle vocation pourrait avoir sur la réussite professionnelle, définie comme la capacité du passionné à vivre de sa passion. En particulier, ils ont mis en évidence son rôle dans la résolution du dilemme entre récompense extrinsèque (salaire, stabilité ; suivre sa tête) et intrinsèque (satisfaction de faire ce qui plaît ; suivre son cœur) lorsqu’il s’agit de choisir une carrière professionnelle. Alors que Sebastian se résout à accepter une place dans un groupe dont la musique ne lui plait pas ; Mia, déterminée et passionnée, décide finalement de quitter son occupation de serveuse pour se consacrer à l’acting. Elle enchaîne les auditions en essuyant les refus, sa stabilité financière est mise à mal, mais elle décide tout de même de persévérer, malgré les retours négatifs des professionnels du milieu. Les chercheurs ont en effet montré que plus la vocation est forte et précoce, plus les passionnés (sur)estiment leur talent, à cause de biais cognitifs et d’illusions positives. Ils ont également noté que cela pouvait, à terme, avoir une influence positive sur le talent réel des artistes qui, motivés par leur passion, redoublent de travail et progressent effectivement.

En combinant état d’esprit positif, confiance en soi, travail et talent, les vocations fortes et précoces permettent donc aux passionnés d’atteindre leur rêve. Voilà ce qui a mené Mia à devenir une grande actrice de renom, et Sebastian à ouvrir sa boîte de Jazz, comme ils en rêvaient. Alors continuez de poursuivre vos rêves, il suffit parfois d’y croire pour y arriver… et d’avoir un peu de chance : « Someone in the crowd could be the one you need to know » !

Lucie Terral & Mahaut de Lataillade


Sources : 

Dobrow Riza, S., & Heller, D. (2015). Follow your heart or your head? A longitudinal study of the facilitating role of calling and ability in the pursuit of a challenging career. Journal of Applied Psychology, 100(3), 695–712.