Mon psy, ce malade

Imagine. Tu te balades sur Youtube et tu tombes sur la bande-annonce d’un film avec ton acteur préféré. L’intrigue : quelqu’un ne se sent pas très bien, il a un coup de blues, il décide d’aller voir un psy(-chologue/-chiatre/-chanalyste). Et là ça dérape.

L’imaginaire des films et des séries participent largement aux constructions de nos représentations sociales. Pour ce qui est du psychologue, force est de reconnaître qu’il a souvent été victime de nombreuses projections négatives. Une étude scientifique américaine souligne : “le plus souvent, ils sont présentés comme des bouffons ineptes et inefficaces” et catalogue ces représentations en huit catégories : savant et autoritaire (Psycho), arrogant et inefficace (L’Exorciste), séduisant et amoral (M. Jones), froid et autoritaire (Vol au-dessus d’un nid de coucou), passif et apathique (Mary à tout prix) malin et manipulateur (Basic Instinct), dangereux et omniscient (Le Silence des agneaux) et bien intentionné (Sixième sens). La nature même des séances thérapeutiques participent aussi au mystère qui entoure le psychologue. “D’un côté les thérapeutes sont dépeints […] se livrant à des comportement inapproprié”, de l’autre, ils sont miraculeux et “capables d’apporter rapidement des remèdes”. 

En 2001, seulement 5% des français avaient passé la porte d’un psy

Ces images néfastes peuvent cimenter des méfiances et des clichés ancrés dans notre société. Cependant, de plus en plus de personnes dépassent ces poncifs et vont “voir quelqu’un”. En 2001, seulement 5% des français avaient passé la porte d’un psy, aujourd’hui ils sont 31%. Certaines alternatives ont commencé à émerger, permettant d’apporter un certain support psychologique dans des régions particulièrement touchées par des traumatismes (guerres, catastrophes naturelles ou industrielles…). C’est le cas notamment du programme Friendship Benches au Zimbabwe, où des grand-mères, formées à détecter des troubles mentaux, vont apporter une oreille et des paroles apaisantes

En espérant que le cinéma prenne exemple et dépoussière un peu l’image chaotique du psy.

Angela Hermann