Trouble bipolaire ou l’humeur en folie

© Agathe Delepaut

Le trouble bipolaire touche 1 % de la population mondiale, dont 800 000 personnes en France.

Le trouble bipolaire, anciennement appelé trouble maniaco-dépressif est connu comme un trouble de l’humeur. Les personnes souffrant de cette maladie ont une humeur qui alterne entre une phase maniaque où elles sont volubiles et hyperactives, souffrant souvent d’un manque de sommeil et une phase dépressive. Ces phases sont séparées par des périodes où l’humeur est considérée comme normale. La moyenne d’âge de la  première crise est de 20 ans.

Il est indéniable que chaque être humain peut avoir des changements d’humeur, mais ils sont limités, autant dans la durée que dans l’intensité. Ce qui n’est pas le cas chez une personne bipolaire. De plus, la phase d’euphorie peut être synonyme de prise de risque chez la personne malade, l’exposant à des dangers divers. De nos jours, les scientifiques savent que la génétique peut expliquer jusqu’à 65 % des causes de la maladie. Néanmoins, ils ne peuvent affirmer quel(s) gène(s) causent cette maladie. Cette donnée signifie que l’environnement joue également un rôle. En effet, il n’est pas rare de découvrir que la personne malade a souffert d’une carence affective ou d’un traumatisme pendant son jeune âge. C’est pour cela que le lien psychosocial est très important pour faire face à la maladie et diminuer son impact.

Le traitement, car oui, c’est une maladie que l’on peut traiter, est à base de Lithium. Ce métal alcalin permet aux personnes d’aspirer à une humeur stabilisée. Quant à son effet biologique, il intervient au niveau des connexions interneuronales : il favorise une augmentation de la densité dendritique (les dendrites étant des prolongements des corps des neurones permettant la transmission et le traitement du message nerveux) chez les individus malades jusqu’à avoir la même densité retrouvée chez des individus sains. Le trouble bipolaire fait parti des troubles mentaux considérés comme une maladie handicapante par l’Organisation Mondiale de la Santé, il est donc, plus qu’important que les malades soient écoutés et compris.

Linda Chenane