De par leur culture et leur lieu de vie, les mayas ont de tout temps suscité la curiosité et l’admiration. Cette fascination est d’autant plus accrue depuis la découverte de la mégalopole dans la région de Naachtun au Guatemala. Cette nouvelle vient renforcer l’idée d’une capacité à la modernisation de cette civilisation ainsi que son habileté à s’adapter aux conditions climatiques.
Très peu échappent à l’image des temples en pierre à l’évocation de la civilisation maya. Riche de nombreux vestiges et site le plus étudié par les archéologues, le site de Tikal est la capitale maya la plus visitée des touristes. Principalement grâce à ses ruines, les scientifiques ont réussi à reconstituer dans ses grandes lignes l’organisation d’une cité maya. Celle-ci était composée d’habitats ruraux dispersés sans rues réelles. Ces habitations étaient inspirées des chozas, anciens abris fabriqués de roseaux cimentés et de toits en feuilles de palmiers ou en chaume. La plupart des familles en possédaient deux parallèles. Elles possédaient une pièce et deux ouvertures : une pour laisser pénétrer la lumière et l’autre pour l’aération. La touche architecturale principale dont les mayas se sont emparés est la surélévation des bâtiments, et ce, afin d’éviter les inondations lors de la saison des pluies. Toutes ces maisons éparses gravitaient autour d’un noyau central qui regroupait de grandes places et des monuments essentiellement religieux ou de pouvoir tels que les temples, les pyramides, les observatoires… Ce coeur de cité accueillait en particulier les personnes haut-placées ou les plus riches, qui possédaient quant à elles des habitations de pierre.
Les frontières des villes mayas n’ont jamais été précises. Et pour cause, ce que les scientifiques pensaient être des cités éloignées les unes des autres dans la région de El Petén et plus précisément de Naachtun se révèlent en fait être une seule et même mégalopole, qui selon les estimations, ne comptait pas moins de 10 millions d’habitants ! Découverte en 2018 grâce au Lidar (light detection and ranging), technique de mesure à distance par faisceau laser, ce sont des chaussées surélevées, des forteresses, des canaux d’irrigation, des terrasses agricoles ainsi que des réservoirs d’eau qui ont été mis à jour, mais pas au sens propre du terme ; certains édifices sont ensevelis et restent à mettre à nu à partir du sol. Ces trouvailles révèlent des cités-Etats militaires -qu’on pensait simplement dotées de murs défensifs ponctuels- connectées entre elles, un système d’agriculture intensif grâce à l’utilisation des marais et une adaptation au climat dans l’architecture minutieuse de chaque structure.
L’organisation des cités mayas est donc remise en question et, selon les archéologues, il faudrait plus d’un siècle pour analyser tous les édifices découverts par le Lidar. Mais attention à ne pas réécrire l’Histoire trop vite, la société maya s’étant développée sur environ trois millénaires, il va également falloir replacer chaque découverte en fonction de son époque pour en comprendre l’évolution.
Océane Durand