Lupin ou le criminel bienfaisant

Si nous connaissons déjà les chefs-d’œuvre de Hayao Miyazaki (Le Château Ambulant, Mon Voisin Totoro), son premier long métrage reste moins connu du grand public. Réalisé en 1979 au Japon, inédit en France, il annonce pourtant les futures créations du réalisateur et les ingrédients fondamentaux qui feront son succès.

Le Château de Cagliostro

  • Japon 1979
  • Réalisation : Hayao Miyazaki
  • Producteur : Tetsuo Tatayama
  • Scénariste : Hayao Miyazaki, Haruya Yamazaki
  • Musique : Yuju Ono
  • Durée : 1h40

Le Château de Cagliostro nous promet un récit qui rassemble action, comique et romantisme sur un fond de poésie. Lupin, cambrioleur expérimenté, se retrouve au cœur d’une affaire de faux billets après avoir volé un casino. Il se lance à la poursuite du comte de Cagliostro qu’il soupçonne d’être impliqué dans ce trafic. Cependant, il fait la rencontre de Clarisse, princesse du pays et prisonnière du château et se donne pour mission de la sauver. S’en suit une multitude de péripéties afin de libérer la jeune femme et défaire le comte.

Dans Le Château de Cagliostro, qui sort pour la première fois sur nos écrans français, on remarque déjà un usage réfléchi des couleurs et de la lumière, révélant toute la beauté de l’image. Les couleurs ajoutent au long métrage une dimension merveilleuse dans un univers réaliste. En effet, la vaste palette du réalisateur rend possible un jeu de lumière sensible et omniprésent. Les plans larges dévoilant d’amples paysages emplis de nuances et de poésie sont captivants. Vient s’ajouter à cet univers atypique une musique jazz, s’adaptant à chaque situation.

Ce chef-d’œuvre d’animation rassemble tous les éléments d’un film policier et d’aventure rappelant entre autres les célèbres productions James Bond ou Sherlock Holmes, jouant elles aussi avec le registre absurde qui se mêle subtilement à l’action. Les gadgets et cascades de Lupin prennent vie et font ainsi rêver le spectateur, emporté dans l’univers merveilleux de Miyazaki, où le mal existe et les imperfections du monde aussi, et où les personnages sont capables de tout, même de l’impossible.

Léa Tresson

Crédits photo :
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