Aequorea victoria est une petite méduse transparente, flasque et sans véritable cerveau. Pourtant, elle est bien à l’origine d’un prix Nobel. En réalité, A. victoria n’est pas une méduse comme les autres, car elle est capable d’émettre une étrange lumière verte. Dans les années 1960, le chercheur japonais Shimomura Osamu comprend que cette bioluminescence verte est le résultat de l’action de deux protéines.
Tout d’abord, l’aequorine, qui génère de la lumière bleue, puis la Green Fluorescent Protein (GFP) qui absorbe ce rayonnement bleu pour émettre une lueur verte. Rapidement, les propriétés de la GFP sont exploitées par les biologistes. Ils réussissent notamment à implanter le gène de la GFP dans les cellules d’autres organismes comme des bactéries, des vers ou même des mammifères. On commence à voir la vie en vert dans les laboratoires !
Le principe est simple : éclairée avec du bleu, la GFP émet une lumière verte par fluorescence. On transforme cette protéine en un nouvel outil génétique permettant de voir rapidement sur des organismes vivants s’ils expriment un gène d’intérêt. Dans les cellules où ce gène est exprimé, la GFP est également produite au même moment. Il suffit alors d’éclairer l’organisme avec de la lumière bleue et de regarder si certaines cellules deviennent vertes. En compagnie de deux chercheurs américains, Omasu a reçu le prix Nobel de chimie en 2008.
Aujourd’hui, la GFP a été déclinée en jaune, en bleu ou encore en rouge et la protéine issue d’Aequorea victoria aide à dessiner la science de demain.
Baptiste Gaborieau
Crédits photo : Wikimedia Commons