Nouvelle destination phare du Pérou, la “Rainbow Mountain” ou montagne aux septs couleurs est un spectacle fantastique. Située dans la région de Cuzco, elle reste cependant moins connue que son voisin le Machu Picchu. Le mont Vinicunca qui culmine à plus de 5 000 m d’altitude est une randonnée aussi éprouvante que charmante. Son originalité, ce sont les couleurs débordantes qui peignent les deux flancs de la montagne. Ses couleurs naturelles sont dues à des couches de sédiment accumulées depuis des millions d’années.
Le jaune vient par exemple du soufre, tandis que le sulfate de cuivre donne au paysage ses teintes vertes. Le rouge, c’est l’abondance d’oxyde de fer qui en est la cause. Ce procédé chimique est utilisé depuis le paléolithique moyen pour créer divers pigments pour la peinture, et fut largement utilisé par les beaux-arts au fil du temps. En fonction de la concentration en oxyde de fer, la couleur peut s’étendre du jaunâtre au rouge-orangé, jusqu’au brun. Au delà du fameux mont Vinicunca s’étend la Vallée Rouge, abondante d’oxyde de fer et présentant à perte de vue de magnifiques paysages rougeâtres. Cette merveille de géologie était jusque récemment réservée aux populations indigènes, les Quechuas, qui n’avaient pas encore conscience de sa particularité.
En effet, le mont était recouvert de neiges éternelles. Conséquence du réchauffement climatique, le Vinicunca a perdu ses neiges et dévoile aujourd’hui ses couleurs, éveillant la curiosité des touristes du monde entier.
Un vue spectaculaire, mais pas pour autant unique. Le parc géologique de Zhangye Danxia, au nord-ouest de la Chine, dispose lui aussi de montagnes aux multiples couleurs. Situé à environ 2 000 m d’altitude, ce sont près de 500 km² qui sont inscrits depuis 2010 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les couches de sédiments formant des strates colorés entre les couches de grès révèle d’un passé plus tumultueux que son voisin Péruvien. Des mouvements de plaques tectoniques, en partie responsable de la formation de la chaîne de l’Himalaya, sont responsables de cette structure en couche, modelée par l’érosion et la pluie.
Tiphaine Claveau