Les poissons peuvent aussi voir la vie en vert

Phytoplankton bloom in the Barents Sea captured August 14, 2011. Credit: NASA/GSFC/Jeff Schmaltz/MODIS Land Rapid Response Team NASA Goddard Space Flight Center enables NASA’s mission through four scientific endeavors: Earth Science, Heliophysics, Solar System Exploration, and Astrophysics. Goddard plays a leading role in NASA’s accomplishments by contributing compelling scientific knowledge to advance the Agency’s mission. Follow us on Twitter Like us on Facebook Find us on Instagram

Une étude réalisée par le Massachussets Institute of Technology (MIT) publiée dans la revue Nature Communications explique une conséquence étonnante du changement climatique. Pensiez-vous que les océans pouvaient changer de couleur ? La réponse est oui.

Cette évolution est due au phytoplancton, ces végétaux microscopiques peuplant les eaux salées. Malgré leur petite taille, ce groupe est indispensable à notre planète : il est le premier maillon de la chaîne alimentaire océanique, mais également un producteur massif d’oxygène.

Jeux de lumière

D’ici la fin du siècle, la hausse des températures aura une influence sur la couleur des océans. En effet, leur teinte est directement liée à la lumière : les molécules d’H2O absorbent la quasi-totalité des longueurs d’onde du spectre de la lumière, sauf… le bleu, dont les océans prennent la couleur.

La chlorophylle, produite par le phytoplancton, est le pigment principal des végétaux intervenant dans la photosynthèse. Contrairement à l’eau, elle absorbe les longueurs d’onde bleues, mais pas les vertes.
C’est pourquoi une eau riche en phytoplancton a une couleur plus verte que bleue, car le vert y est plus réfléchi.

Résultat : une modification de la masse ou de la composition du phytoplancton induit un changement de la couleur océanique.

Un futur contrasté

Selon les chercheurs du MIT, une hausse de 3°C rendrait les océans dans les régions subtropicales pauvres en phytoplancton, accentuant leur couleur bleue. Alors que ceux près de l’équateur et des pôles s’enrichiraient en phytoplancton, devenant alors plus verts.

Stéphanie Dutkiewicz, chercheuse au MIT, estime que 50 % des océans changeront de teinte d’ici 2100. Ces variations seront visibles surtout depuis les satellites, mais seront beaucoup moins frappantes à l’œil nu.

Bien qu’une évolution colorée des océans ne semble pas alarmante, elle pourrait cependant cacher des conséquences sérieuses. Une composition différente du phytoplancton implique une chaîne alimentaire bouleversée, avec pour répercussion une perturbation de l’écosystème marin.

Léna Pedon

Crédits photo : © NASA