Les universités et les laboratoires de recherche, bien qu’étant des lieux de savoir et de culture, n’excluent pas le harcèlement sexuel. Au CNRS par exemple, trois ou quatre cas sont signalés chaque année au niveau national. Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), réalisée sur quatre universités françaises révèle que 31,4 % des étudiantes déclarent avoir subi une agression sexuelle sans contact et 15,3 % avec contact. Mais ces abus sont très peu dénoncés et sanctionnés. En cause : le manque de preuve, le manque d’information sur la démarche à suivre et la crainte de conséquence sur leurs études ou carrière. Le risque est notamment élevé pour les doctorantes. Selon la sociologue Sylvie Cromer « Les doctorantes, souvent précaires, ont un rapport de dépendance à leur tuteur, qui peut être le terreau du harcèlement » (Causette, janvier 2017, S Boutboul). Depuis la rentrée 2018, tous les établissements de l’enseignement supérieur doivent se doter d’une cellule d’accueil pour les victimes de harcèlement.
Kadidia Siméon
Référence : Enquête Virage-Université, Ined, novembre 2018.