Un géant en danger

Lorsque vous entendez le mot clone, à quoi pensez vous ? À des humains ? Des animaux ? Saviez vous qu’il existe aussi des clones d’arbres ? Une forêt de peupliers faux-trembles de 43 hectares (ha) située dans l’Utah aux ÉtatsUnis est composée de plus de 47 000 ramifications génétiquement identiques. Tous ces arbres sont issus d’une seule et unique graine qui, au cours du temps, a formé de nouvelles pousses, permettant ensuite de créer des arbres. Le climat très sec de l’Utah ne permet pas aux graines de germer. C’est pourquoi la plante a dû s’adapter en développant une méthode de reproduction unique. Cette forêt « Pando » (« qui s’étend » en latin), agée de plus de 80 000 ans, est le plus grand organisme vivant au monde. Elle est reliée par un seul système racinaire.

Malheureusement, cet « arbre-forêt » est en danger. Paul Roger est directeur de l’Alliance Des Peupliers de l’Ouest et professeur adjoint du département des Ressources de la Vie Sauvage et du Centre d’Écologie de l’Utah State University Il explique que la forêt a subi de nombreuses dégradations notamment à cause des sécheresses, d’herbivores affamés, ainsi que d’extinction de feu. En effet, les arbres se régénèrent aussi grâce aux incendies, permettant de créer un sol plus fertile et laissent plus de place aux peupliers pour repousser. Paul Roger et une équipe de chercheurs ont donc posé des clôtures et traité une partie de cet organisme vivant. Ils ont notamment mis en place 27 parcelles de surveillance réparties sur les 43 ha pour surveiller les animaux et les réponses des arbres aux différents traitements. Ils ont également enlevé les arbustes étrangers, brûlé certaines zones et coupé le haut des arbres pour permettre une meilleure régénération. L’éloignement des animaux grâce aux barrières a permis une nette amélioration. Les résultats sont positifs, mais il faut continuer à protéger cette forêt unique au monde.

Camille Paschal

Légende de l’image : Une colonie de peupliers faux-trembles, âgée de plus de 80 000 ans, risque de disparaître à la suite de l’intrusion de la faune sauvage dans cet écosystème unique.