Le culte de la performance a toujours poussé les athlètes à booster leurs prouesses. Déjà du temps des Grecs, les sportifs adaptaient leurs régimes selon la discipline qu’ils pratiquaient. Aujourd’hui, les effets recherchés sont plus spécifiques, par exemple la diminution de la fatigue par la prise de stimulants. Mais comment détecter ces substances chez les sportifs ?
Hydromel aux propriétés toniques chez les Romains, feuilles de coca pour stimuler les Amérindiens du sud… Améliorer son potentiel a toujours fait partie intégrante de l’activité physique et plus précisément de la pratique sportive. Aujourd’hui, le dopage est défini par l’utilisation de substances ou de méthodes interdites pour améliorer ses résultats à l’entraînement et en compétition. Mais cette pratique illégale est perçue pour la plupart comme incompatible avec l’esprit d’un sportif. La législation prévoit d’ailleurs des sanctions intransigeantes pour lutter contre le dopage dans une démarche de conservation des valeurs du sport. Cette lutte est menée principalement par l’Agence mondiale antidopage (AMA), responsable de la mise en place d’un code international. Ce code établit entre autres les procédures qui encadrent les prélèvements et les analyses d’échantillons chez les sportifs.
Le contrôle des sportifs peut se faire à tout moment et en tous lieux, que ce soit en compétition ou hors compétition. Une fois le sportif notifié du contrôle, il est invité à fournir un échantillon d’urine dans un récipient scellé dont il a lui-même vérifié l’intégrité.
Une chasse à la fraude
Un échantillon peut être considéré positif pour trois motifs :
Si la concentration de la substance recherchée dans l’échantillon du sportif est tellement différente de celle que l’on retrouve habituellement, qu’il est impossible de l’expliquer autrement que par le dopage.
Si le sportif ne peut pas prouver que la concentration trouvée peut être expliqué par un état de santé particulier.
Si, indépendamment de la concentration, la substance n’est pas produite par le corps humain.
Une fois les urines collectés, la mesure est assez simple : on mesure l’acidité de l’urine grâce à une bandelette. Un pH supérieur à 8 (c’est-à-dire basique) est considéré comme anormal. La gravité spécifique de l’urine est également mesurée grâce à un réfractomètre. Cette appareil calcule combien de fois un corps est plus lourd que le même volume d’eau à 4° Celsius. En fonction de la densité, il est possible de savoir si l’urine a subi un ajout de sel ou une dilution par exemple. Car la peur d’être contrôlé positif peut pousser certains sportifs à falsifier les échantillons par plusieurs stratagèmes.
Par exemple, la qualité de l’urine peut être altérée en ajoutant du citron, du sel, du détergent ou de l’eau de Javel. Ce subterfuge peut être repéré grâce à un contrôle organoleptique, c’est-à-dire en étudiant la couleur, l’odeur, la présence d’un trouble, d’un dépôt ou d’une mousse après agitation.
Un contrôle positif peut mener à la suspension temporaire et définitive du sport pratiqué et l’entrave à un contrôle est passible d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende ! Dans ces conditions, mieux vaut rester fair play !
Héloïse Rakovsky