L’homosexualité est encore considérée comme un crime dans certains pays et l’accès aux droits familiaux par les couples de même sexe n’est pas acquis partout. Chez les animaux, les amours homosexuelles sont courantes, même si les humains les ont toujours considérées comme marginales. Pourtant, il semblerait que l’homosexualité ait sa place dans l’évolution.
Que diriez-vous de voir l’arche de Noé à la Gay Pride ? Les animaux sont l’argument principal pour qualifier les rapports homosexuels contre-nature. Ces comportements déviants n’existeraient que chez les humains et seraient, par conséquent, contre l’ordre naturel qui veut que tout rapport ait pour objectif la reproduction. Pourtant, les comportements amoureux entre individus de même sexe sont décrits dès l’Antiquité par Aristote, entre des perdrix ou des coqs. Les scientifiques cependant, préféraient qualifier ces écarts à la norme de dérèglements, pathologies ou rapports de pouvoir. En 1999, le biologiste canadien Bruce Bagemihl étudie 1500 espèces animales pendant neuf ans. Il observe chez 450 d’entre elles des comportements homoérotiques qu’il classe en quatre catégories : la parade amoureuse (autruches) ; les gestes d’affections (girafes) ; les relations sexuelles avec pénétration (lions, éléphants) et la relation de couple allant jusqu’à l’adoption de petits rejetés par les autres couples hétérosexuels (béliers, putois, manchots). Les animaux peuvent s’adonner à des pratiques homosexuelles (cunnilingus, fellation, pénétration, masturbation) pour le plaisir : les femelles macaques du Japon fréquentent les mâles pour se reproduire, mais pratiquent des caresses sexuelles entre femelles. Plus surprenant encore, les relations homosexuelles renforceraient les liens au sein du groupe. L’ethnologue Fleur Dauger explique que deux partenaires mâles, chez les dauphins par exemple, peuvent former une alliance pour mieux se défendre face aux prédateurs. Selon la spécialiste, les couples homosexuels auraient même une importance capitale pour la pérennité de l’espèce. Chez les cygnes noirs, un couple formé par deux mâles sera plus fort qu’un couple hétérosexuel, la femelle étant plus petite. Ils pourront mieux défendre leur territoire et mieux s’occuper d’une couvée qu’ils auront adopté. Voilà qui met à mal le slogan des activistes Manif pour tous :
« Papa, maman et les enfants : c’est naturel ».
Antonin Cabioc’h