Rhinocéros, tigres, hippocampes, ces espèces ne se ressemblent pas, ne se côtoient pas, pourtant, elles sont toutes victimes du même mal, la tradition. Des siècles durant, certaines espèces animales furent réputées pour être dotées de vertus aphrodisiaques. Ces croyances d’antan subsistent toujours actuellement, et ce, malgré l’absence de validité scientifique. Ces traditions, essentiellement d’origine asiatique, ont encore la vie dure puisque le marché du braconnage est estimé aussi lucratif que celui de la cocaïne.
Le cas de la Panthera onca plus couramment appelé jaguar, devient de plus en plus inquiétant. En effet, la Chine, toujours à la recherche de nouveaux produits « stimulants », prise depuis 2014 cette espèce pour ses canines et sa verge que les clients consomment respectivement en poudre et en bouillie. À environ 4 000 € la canine, le marché noir chinois menace la survie des félins déjà placés dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ce phénomène récent inquiète les autorités boliviennes si bien que la situation a obligé l’ambassade chinoise à envoyer un communiqué, le 21 mars 2018, appelant « les citoyens chinois qui vivent en Bolivie à respecter et observer strictement les lois et règlements, tant chinois que boliviens, contre le trafic illégal d’animaux sauvages ». Et si le Viagra était une des solutions envisageables contre la disparition de la biodiversité ?
Guillaume Marchand