Au voisinage du point critique : La beauté

À l’heure où les réseaux sociaux sont tributaires du paraître, il en est un qui semble être le vecteur d’un malaise de la société moderne : Instagram. Là, tout est calculé et pensé pour ne laisser entrevoir qu’une certaine forme de beauté. Celle qui n’est dictée que par ce que l’on veut bien montrer et qui répond à un idéal arbitraire. Mais alors qu’est ce que la beauté si elle est mise en scène, modifiée et sélectionnée ? Instagram jouerait le rôle d’une vitrine de ce que nous pensons être une norme de l’inaccessible et de l’irréalisme. Par le contenu que proposent les instagrammeurs et instagrammeuses, nous finissons par construire notre représentation de l’esthétique parfaite. Bombardés d’images faussées, nous finissons par croire qu’il est normal et obligatoire d’atteindre l’idéal que nous avions fixé et glissons inexorablement vers la honte de notre corps. Mais de l’autre côté de l’écran, du côté de celles et ceux qui créent les tendances et les diktats de la beauté, il n’y a que celles et ceux qui répondent à la demande. Ce n’est pas Instagram qui nous fabrique, c’est nous qui le fabriquons. En cela, nous créons nous même un cercle vicieux. L’impossible devient alors possible. Si les influenceurs 2.0 censurent, sciemment ou non, leur corps et leur apparence pour correspondre à ce que nous voulons être ; alors comment peut-on réapprendre à discerner la beauté en tant qu’artifice de celle qui est inhérente et propre à chacun de nous ?

 

Juliette Dunglas