Le phytoplancton est peut-être l’un des plus beaux exemples d’un tout petit organisme ayant de grandes conséquences sur le monde. À différencier du zooplancton – animal – le phytoplancton constitue la partie végétale du plancton. Ce sont des cyanobactéries ou microalgues, des végétaux microscopiques composant la base de la chaîne alimentaire marine. Le zooplancton s’en nourrit, puis viennent les coquillages, les poissons et les plus grands mammifères. Le phytoplancton est constitué de milliers d’organismes d’une diversité épatante.
Du grec plante errante, ils ne se meuvent qu’au gré des courants. Et au fil de leur promenade, ces petits organismes ont une action primordiale pour notre vie : c’est la photosynthèse. Par le même processus que les plantes terrestres, le phytoplancton utilise l’énergie transmise par la lumière du soleil pour créer de la matière organique. Il absorbe alors une grande partie du CO2 présent dans l’atmosphère et libère de l’oxygène, près de 50 % de l’oxygène que nous respirons. Ce “poumon de notre planète” est un véritable acteur de notre climat et de la vie sur terre.
Mais le phytoplancton a plus d’un tour dans sa cellule. L’un de ses plus surprenants numéro est de transformer la couleur de l’eau. Cela est lié à un phénomène appelé efflorescence, ou bloom en anglais. La concentration de phytoplancton augmente soudainement et libère un pigment, colorant l’eau lorsqu’il est ingéré par une autre espèce ou qu’il se décompose. Ce phénomène se révèle par une nuée bleutée, rouge, jaune ou brune, en fonction des pigments composant le plancton.
Cela dit, il n’arrive que si certaines conditions sont réunies : température de l’eau, ensoleillement et un apport de nutriments. Il peut mener à un phénomène d’eutrophisation où l’abondance d’algues met en danger l’écosystème. Mais cela peut aussi attirer d’autres espèces tels que les coquillages, crustacés ou poissons, intéressants pour les pêcheurs.
Tiphaine Claveau