Dans le Palerme des années 1960, Antonia, jeune mère mariée à un homme qu’elle n’aime pas, écrit un journal intime. Gabriella Zalapí dévoile dans ce premier roman un personnage complexe, modelé par ses relations familiales qui lui ordonnent une façon de vivre dont elle veut s’affranchir. À travers un journal écrit de façon simple et concise, parfois sous forme de liste, Gabriella Zalapí nous livre le témoignage fort d’une femme soumise en quête d’émancipation. Le propos est brut et n’a pas peur de déranger. Les photographies anciennes, commentées par Antonia, permettent au roman de s’ancrer dans le réel. On ne lit pas une simple fiction, on lit l’histoire d’une femme. C’est un livre dont on ressort grandi, informé sur l’Histoire et sur la place de la femme dans la société. Antonia est un appel à la liberté et à la considération, dans un monde parfois encore trop étroit d’esprit. « J’aimerais abandonner le corset, cette posture de femme de, mère de. Je ne veux plus faire semblant », écrit l’héroïne dans son journal, qui résonne avec les histoires de nos mères, grands-mères ou proches.

Jeanne Maisonneuve

Ce mois-ci la rubrique culturelle se fait en collaboration avec l’atelier « Pratique de l’écrit » de Jeanne Boucharach, enseignante à Paris Diderot. Dans le cadre de ce cours de la Licence Lettres, deux critiques littéraires ont été retenues pour représenter le travail des élèves.