Chaque mois de mars depuis 2012, l’ONU présente son « World happiness report » : une évaluation du « niveau de bonheur » des pays. Cet indice basé sur l’étude de six critères soulève pourtant une question épineuse : évaluer un sentiment collectivement est-il possible ?
Durant des décennies, il a été considéré comme établi que dans une société, bonheur et richesse ne faisaient qu’un. Pourtant dès 1934, le créateur du PIB (Produit intérieur brut) – l’économiste Simon Kuznets – prévenait : « La mesure du revenu national peut difficilement servir à évaluer le bien-être d’une nation. »
Pour s’affranchir du tout-économique, de nombreux indicateurs ont pourtant été développés. On pourrait par exemple citer l’IDH (Indice de développement humain) ou l’IPH (Indice de pauvreté humaine), tous deux introduits par l’ONU et permettant d’évaluer les conditions de vie dans une région.
Seul l’indice de bonheur officiellement reconnu par l’ONU, celui du « World happiness report » se penche sur six points différents : l’espérance de vie en bonne santé, les libertés individuelles, la générosité, le niveau d’aide sociale, l’absence de corruption au niveau du gouvernement ou dans le monde des affaires, et le PIB par habitant.
Très hétéroclite, l’extrême subjectivité de certains de ces critères est un peu à l’image de ce que les indices du bonheur prétendent évaluer : c’est-à-dire un sentiment individuel sans définition objective.
Guénolé Carré
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