Alors qu’en Californie les forêts partent en fumée, leur rôle dans la lutte contre le changement climatique est en première ligne de la COP 24 qui se tient en ce moment à Katowice, en Pologne. C’est leur capacité à capter le dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, qui est avancée. Certaines essences d’arbres jouant plus ou moins bien ce rôle, l’éventualité de les sélectionner en fonction des besoins des êtres humains amène à considérer un aspect essentiel. Il s’agit du trio irréconciliable de la forêt : l’articulation entre mise en tourisme, développement économique et préservation de la biodiversité.
L’être humain étant au coeur de l’évolution des espaces forestiers, ceux-ci ne peuvent pas êtres considérés comme « naturels » . Nous décidons d’abattre ou de planter, de sélectionner ou non une espèce, de concevoir et d’aménager des accès. Depuis le Moyen-Âge, les représentations que nous associons aux forêts ont radicalement changé, jusqu’à ce qu’elles deviennent pour nous des lieux récréatifs. Rongées par l’urbanisation et la mise en culture d’un côté, replantées massivement en monoculture de l’autre, elles sont exploitées comme une ressource économique ordinaire, bien qu’elles soient des moteurs essentiels des écosystèmes.
La banque mondiale estime que les forêts représentent une valeur ajoutée de plus de 600 milliards de dollars par an, soit presque 1 % du PIB mondial. D’après l’inventaire forestier 2017 de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), les bois et forêts occupent 31 % du territoire français. Un taux qui s’avère similaire à l’échelle mondiale.
Dans ce huitième numéro, L’Octopus vous propose donc de parcourir les tréfonds des forêts. Qu’elles s’épanouissent sur Terre ou sous la mer, qu’elles soient étudiées de puis l’espace ou au cœur des bois, que savez-vous vraiment d’elles ?
Romain Hecquet