Un Barista à Paris

Les baristas, qu’on surnomme aussi les « sommeliers du café », sont encore mal connus du public. Pourtant à Paris les coffee shop poussent comme des champignons, une tendance qui s’inscrit dans la redécouverte du café en tant que produit noble. Arturo Valentino, barista à La Caféothèque est l’un de ses ambassadeurs. Rencontre.

La Caféothèque ? Un régal pour les sens. Effluves corsées, notes de jazz et fauteuils douillets sont autant d’appels à la détente qui font de cet endroit un des lieux emblématiques de la capitale *. C’est ici qu’Arturo Valentino, 38 ans, a posé ses valises de barista il y a de cela un an et demi. « Avant d’arriver en France, je tenais mon propre café à Zacatecas au Mexique, ma ville natale« , raconte-t-il. Un milieu qu’il connait bien, puisqu’il a commencé à y travailler dès ses 16 ans. La révélation a lieu lorsque enfant il goûte son premier café : « Ca a tout de suite été ma boisson préférée, surtout à cause des arômes. Le café c’est du lien social : une boisson qui accompagne des conversations, un livre, l’écoute d’une musique« .
S’il n’a pas suivi de formation précise pour faire ce métier, La Caféothèque est, depuis 2011, une école de Caféologie reconnue, qui enseigne aux aspirants baristas les règles pour servir les meilleurs des cafés. « La caféologie est visuelle, olfactive et gustative. Dès que le café est versé dans la tasse, il doit être servi. Pour avoir tous les arômes, il faut le goûter dans les 30 secondes. La pellicule de mousse est aussi importante« , explique Arturo. Tout un art.
Chaque jour, le barista règle les trois moulins de l’établissement, une tâche qui requiert de la dextérité, « comme accorder un instrument« . Près de 27 spécialités de terroir d’appellation sont servies à La Caféothèque. Autant de grains venus du Honduras, d’Ethiopie ou de République Dominicaine qui font la réputation du coffee shop, fondé en 2005 par l’ambassadrice du Guatemala en France de l’époque. « Etre barista c’est la fin d’une chaîne, depuis l’implantation à la tasse. On travaille avec une matière vivante qui représente un vrai savoir-faire« , souligne Arturo. Une compréhension qualitative du café qui séduit de plus en plus, et qui n’en finit pas de susciter des vocations.
* La Caféothèque, 52 rue de l’Hôtel de ville, 75004 Paris.
Ouvert du lundi au dimanche