Cri aux thérapies !

Kylian Mbappé, Teddy Riner ou encore Martin Fourcade, tous sont addicts à cette thérapie de soin par le froid extrême aux promesses alléchantes. Pourtant, les scientifiques ne sont pas convaincus…

Se baigner dans des eaux qui avoisinent les -120°C ? Vous ne rêvez pas ! Footballeurs, handballeurs et rugbymen professionnels, beaucoup ont adopté la cryothérapie pour mieux récupérer après un entraînement difficile ou une compétition.

Étymologiquement, cryothérapie signifie thérapie par le froid. Un bain glacé, une douche froide ou la simple application d’une poche de glace sur une partie du corps relèvent de ce soin. Ce n’est qu’à la fin des années 1970 au Japon que la cryothérapie telle qu’on la connaît aujourd’hui fait son apparition : une exposition très brève (deux à quatre minutes) à un froid extrême dans une chambre ou un cryosauna.

Si cette pratique a tant la cote chez nos sportifs, c’est parce qu’on lui octroie de nombreux bénéfices. L’exposition à des températures très basses réduirait l’inflammation suite à un exercice physique intense, soulagerait les douleurs musculaires mais permettrait aussi une meilleure oxygénation des tissus. Conclusion : la cryothérapie offre aux athlètes la possibilité d’améliorer leurs performances !

Mais sur le terrain scientifique, la réalité est toute autre… Dans son rapport publié en 2019, l’Inserm conclut que les effets positifs octroyés à la cryothérapie sont modérés et à relativiser compte tenu de la qualité méthodologique des études existantes. En 2015, des chercheurs en sciences du sport démontrent même que cette thérapie limiterait la progression à long terme des athlètes, réduisant notamment leur prise de masse. Un constat qui jette un froid à ce soin si populaire !

Albane Clavere


Sources

Bleakley, C., McDonough, S., Gardner, E., Baxter, G. D., Hopkins, J. T., & Davison, G. W. (2012). Cold-water immersion (cryotherapy) for preventing and treating muscle soreness after exercise. Cochrane Library. https://doi.org/10.1002/14651858.cd008262.pub2

Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de la cryothérapie du corps entier à visée thérapeutique – 2019 · Inserm, La science pour la santé. (s. d.). Inserm. https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-cryotherapie-du-corps-entier-a-visee-therapeutique-2019/

Júnior, J. B. F., Bottaro, M., Vieira, A., Siqueira, A. F., Vieira, C. A., Durigan, J. L. Q., Cadore, E. L., Coelho, L. G. M., Simões, H. G., & Bemben, M. G. (2014). One session of partial‐body cryotherapy (−110 °C) improves muscle damage recovery. Scandinavian Journal Of Medicine & Science In Sports, 25(5). https://doi.org/10.1111/sms.12353

Pournot, H., Bieuzen, F., Louis, J., Fillard, J., Barbiche, E., & Hausswirth, C. (2011). Time-Course of Changes in Inflammatory Response after Whole-Body Cryotherapy Multi Exposures following Severe Exercise. PloS One, 6(7), e22748. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0022748

Roberts, L. A., Raastad, T., Markworth, J. F., Figueiredo, V. C., Egner, I. M., Shield, A., Cameron‐Smith, D., Coombes, J. S., & Peake, J. M. (2015). Post‐exercise cold water immersion attenuates acute anabolic signalling and long‐term adaptations in muscle to strength training. Journal Of Physiology, 593(18), 4285‑4301. https://doi.org/10.1113/jp270570